NEUILLY-EN-THELLE

Neuilly-en-Thelle est une ville du Sud de l’Oise, rattachée à la communauté de communes Theilloise. Située dans les Hauts-de-France, à 60 km de Paris, à mi-chemin entre les villes de Creil et Méru, la commune bénéficie d’une superficie de 15,93 km2. Elle regroupe en son sein 4014 résidents Novilaciens (Insee, 2022).

Notre région, après la conquête romaine, faisait partie de la province de Belgique. Elle formait le « Pagus Cambiasensus » dépendant de la cité des Bellovaques dont la capitale, Cacsaromagus (aujourd’hui Beauvais), avait été fondée par César. Ce « Pagus » était limité au Nord par le Pagus Bellovacenis, à l’Est par le Pagus Silognecteusis (Senlis), au Sud par le Pagus Parisiacus et à l’Ouest par le Pagus Vlacassimus (Vexin).
Le Chef Lieu était Chambly, les points les plus éloignés Méru, Précy, Coye. Sur les plus anciens documents mis à jours, on trouve le nom de notre commune sous la forme « Noviliaco » ou « Noviliais ».
En fait, 32 localités de l’Oise portaient ce nom de « Noviliaco » ainsi que 690 hameaux ou lieux dits.

Le nom a évolué par la suite : Nuylli en 1203, Neuli en 1220, Neuilli en 1235 puis : Nuelli, Nulli en Thelles, Nully en Thelle et enfin Neuilly en Thelle

L’église dédiée à Saint-Denis est un bâtiment chargé d’histoire. Incendiée puis reconstruite à plusieurs reprises au 14ème siècle sous le règne de Charles V, et au 18ème siècle. Son portail à ogive à rentrants et colonnettes grèles date du 14ème siècle.

Non loin de Neuilly-en-Thelle, la commune de Belloy, anciennement “Le Bellé” compte 600 habitants au 16ème siècle. Les Templiers et les Chevaliers de Malte y eurent respectivement un établissement et une commanderie. On y trouva également des antiquités romaines. Au lieu-dit « Les Vanneaux », on découvre en 1801 des sarcophages et l’année suivante des pièces d’or datant de la dynastie Carolingienne.

En 1815, en creusant autour de l’église, de nombreux squelettes, témoignant d’une bataille, furent retrouvés.

En 1871 est inaugurée la ligne de chemin de fer Hermes – Beaumont, desservant Neuilly en Thelle. Ferdinant Serrin, à l’origine de l’ouverture de cette ligne, fermée en 1958, était le frère de Victor, habitant de Neuilly mondialement connu pour son invention : le régulateur de lumière.

L’actuelle mairie de Neuilly-en-Thelle date de 1900. Elle était à l’origine située sur la place du village, à côté de l’église, juchée sur d’énormes colonnes de pierre. Comme tous les villages autrefois, Neuilly comptait de nombreuses toitures de chaumes. Sujette aux incendies, elle ne fut pas épargnée et brûla trois fois.

Neuilly -en-Thelle

Au 18ème siècle, lors de la première révolution industrielle, Neuilly-en-Thelle a connu une croissance démographique significative. Notre ville était très attractive et dynamique pour l’industrie du textile et particulièrement pour les boutons en poil de chèvre. À cette époque, le nombre de vendeurs (+/- 740 personnes) était tel qu’une réglementation et des contrôles très stricts furent mis en place par Colbert, le ministre de Louis XIV. En cas de non-respect de ces règles, les commerçants risquaient de lourdes amendes pouvant même conduire à de l’emprisonnement jusqu’à acquittement de la dette.

Puis, progressivement, la production de soie fit s’éclipser celle des boutons en poil de chèvre. On estime qu’au 18ème, la production de soie à Neuilly représentait dans la région environ 84 tonnes (par an ?) . Cette soie provenait du monde entier : Italie, France, Turquie, Perse… faisant de Neuilly-en-Thelle un lieu stratégique pour le secteur.

Si on s’inquiète, sans doute à juste titre, de la dégradation de notre système climatique, il ne faut pas pour autant s’imaginer que le temps du passé était si stable que cela…

991
Hiver très long, tout le blé fut gelé. Cela entraîna la disette et la peste.

999
Des feux follets et des boules de feu éclatèrent avec grand bruit dans le ciel, la population crût à la fin du monde redouté pour l’an 1000.

1304
Grande année de sécheresse, l’Oise se traversait à pied sec.

1420
Hiver si froid que les loups entraient dans les maisons pour y manger les nombreux cadavres.

1581
le 26 mars, un ouragan renversa plus de trente clochers, tuant 30 paroissiens à Bresles au cours de la messe et arracha presque toutes les toitures de Senlis.

1593
Un orage de grêle fut si violent, les grêlons si gros (plusieurs livres), que de nombreuses personnes furent tuées, ou devinrent folles.

1658
Le 22 février, une crue importante emporta presque tous les ponts et moulins de l’Oise.

1712
En mai, la foudre tomba sur le clocheton central de la cathédrale de Beauvais.

1784
Gel du 8 décembre au 28 mars. Neige trois mois consécutifs. Un incendie au Mesnil Saint Denis n’a pas pu être éteint faute d’eau à cause du gel : 50 maisons brûlèrent.

1811
Passage d’une comète visible plusieurs mois. Disette.

Si on s’inquiète, sans doute à juste titre, de la dégradation de notre système climatique, il ne faut pas pour autant s’imaginer que le temps du passé était si stable que cela…

Guerre mondiale Neuilly en thelle

7 juin 1944
M. Raymond Roisse est mitraillé sur sa locomotive à Ully St Georges.

8 juillet 44
Perquisition de la Gestapo au presbytère, arrestations de L’Abbé Duchemin, du Dr Andrieu, de messieurs Leculier et Defloo. Tous seront conduits à la prison de Beauvais par les Allemands.

22 juillet 1944
Quelques habitants incarcérés par les allemands sont libérés, mais pas le Dr Andrieux.
Messieurs Léon Tache et Marceau Brossard seront tués dans les bombardements de Beaumont au cours de l’été.

22 août 1944
La résistance scie trois arbres pour barrer la route d’Ully St Georges, les allemands étant cantonnés au hameau du Tillet avec des blindés.

23 août 1944
Les SS arrivés tôt le matin avec des chenillettes tirent en pleine rue sur le gendarme Omer Pillois, qui voulait tenir tête. Ils visent les fenêtres et les passants, volent chez les commerçants… Voulant s’en prendre aux gendarmes qu’ils ne trouvent pas, ils font prisonnier le secrétaire de Mairie qui descendait de l’Hôtel de Ville, Jules Lolliéron, mutilé de guerre de 55 ans, sous les marches de l’escalier. Les employés de mairie réussissent à se sauver par les fenêtres côté arrière. Ils vont chercher dans l’écurie de la ferme Braque André Desportes, 30 ans, et Ferdinant Duflots, 29 ans, employés agricoles alors au travail, puis Louis Picot qu’ils enferment à leur tour sous l’escalier du hall d’entrée. M. Picot, accusé de terrorisme, est interrogé dans la salle des fêtes en premier. Il tient tête aux Allemands de façon admirable, et à son grand étonnement, est libéré. Après des heures de brutalités, de simulacres de pelotonS d’exécutions, les autres seront tous abattus sauvagement. Plus tard, l’avenue de la gare sera renommée « Avenue des Cinq Martyrs »

Neuilly en thelle guerre

24 août 1944
Les blindés allemands traversent de nouveau la ville en tirant en toutes directions pour affoler la population. M. Léon Warin, ouvrier agricole de 59 ans qui travaillait à la ferme Trouart ne parvenant pas à ouvrir le portail, sera mortellement touché et décèdera le lendemain.

30 août 1944
On entend enfin les tirs des alliés. Les blindés allemands passent toute la journée, emportant munitions, hommes et canons.

31 août 1944
À 12h30, la ville de Neuilly est libérée. Cinq chars américains stationnent en ville. On échange des cigarettes contre du vin et des gâteaux. Les cloches sonnent. Deux allemands qui fuyaient sont tués rue du Mouthier, avec leur otage : un charretier de Puiseux. Les américains passent la nuit au chalet.

1er septembre 1944
Grand cortège à la mémoire des victimes :
Dr. Andrieu, R. Lemoine, D. Champagne, C. Claris
G. Douce, G. Maillard, G. Lebond, M. Vollard, R. Roisse, M. Brossard, O.
Pillois, F. Dufflots, A. Desportes, J. Lolliéron, L. Warin, L’Abbé Charpentier,
M. Dacquet, L. Tache

Plaque monument aux mort Neuilly-en-Thelle oise